De par son emplacement, le phare de la Coubre est déjà une originalité. Situé sur la baie marine "Bonne anse", il voit en effet sa dune diminuée au fil des ans. A l'origine, en 1905, il se trouvait à plus 1,5 km pour n'être aujourd'hui qu'à 250 mètres (bien que là, c'est comme le nombre de participants à une manifestation, les chiffres varient en 250 et 400 mètres selon les sources). On estime que d'ici à une trentaine d'années, il aura les pieds dans l'eau. Et le passé donne raison à cette théorie , comme nous le prouve ce bref historique : Dans le passé déjà, de nombreuses tours de bois ont été construites à cet emplacement, et reconstruites pour reculer devant l'avancement de l'océan sur les dunes. La dernière date de 1752. En remplacement de cette charpente, une balise sera érigée en 1811, mais ne résistera que 10 ans. En 1830, une nouvelle tentative est effectuée et l'issue ne sera pas plus heureuse. Finalement, il faudra attendre un décret impérial du 12 mai 1860 pour qu'un projet de construction d'un phare soit envisagé. La Coubre fait partie d'un projet ambitieux qui verra alors s'ériger de nombreux bâtiments : Créac'h, Triagoz, Hourtin, Contis, le grand Rouveau et Alistro. Dans les environs de Royan seront construits les deux phares de St Georges de Didonne et la pointe de Grave. La Coubre verra dans un premier temps une tour en bois provisoire, puis une tour en pierre de taille viendra la remplacer, et mise en service en 1895, et électrifiée cette même année.. Cette tour s'effondrera à son tour, comme vous pourrez le lire dans l'article de l'Illustration qui suit.

 

Article et photos parus dans l'Illustration numéro 3353 du samedi 1er juin 1907   

L'ECROULEMENT DU PHARE DE LA COUBRE

 

Un phare vient de s'écrouler, dans la nuit du 20 au 21 mai, à l'embouchure de la Gironde. Mais ce phare était depuis longtemps condamné, hors de service, découronné même de son appareil optique, simple tour inutile, menaçante même, à un point de vue, et dangereuse aux promeneurs qui se seraient aventurés à son pied au mauvais moment. On la devait faire sauter, pour éviter quelque accident, le jour suivant. Elle n'a pas attendu l'échéance.
Un détail assez curieux nous est apporté, à ce sujet, par les journaux bordelais : le lundi 20 mai, dans l'après-midi, quelques heures seulement, par conséquent, avant sa chute, quelques promeneurs, en excursion à la pointe de la Coubre, avaient fait l'ascension de cette tour suspendue sur ses pilotis minés comme un invalide sur ses béquilles. Ne l'ont-ils pas échappé belle ?

L'ancien phare de la Coubre, qui remplaça, comme phare d'atterrage, la célèbre et vieille tour de Cordouan, avait été construit en 1895 sur un point de la côte qui n'était signalé, jusque-là, que par un feu établi sur un échafaudage de charpente. A cet appareil primitif, on substituait ainsi un phare ultra-moderne, à éclats, dont le foyer électrique, élevé à 60 mètres au-dessus du niveau des hautes mers, avait une puissance lumineuse de 50 millions de bougies, avec une portée de 56 miles (104 kilomètres) et qui était alors un des plus beaux de France. 
Mais la côte sur laquelle il s'élevait est l'une des plus changeantes de notre littoral. Au moment où l'on décidait la construction du phare de la Coubre, cette côte semblait se fixer, et même gagner sur la mer, où un banc s'était formé. Le nouvel appareil était à peine en service qu'on s'apercevait que ce n'était là qu'une illusion. Bientôt la mer s'avança de nouveau à l'assaut du rivage et recommença de le ronger. 

De vagues travaux furent commencés pour essayer de protéger la côte, des tentatives de défense vite abandonnées. Les ingénieurs ne s'entêtèrent pas, sentant l'inutilité de tout effort ayant pour but d'arrêter le travail du flot et de sauver le phare. En 1903, une autre tour fut mise en chantier à 1600 mètres en arrière de la première, à 300 mètres du sémaphore de Bonne-Anse. Construite en ciment armé, elle fut rapidement achevée. En 1905, elle était en service. Il était temps : la mer déjà gagnait le pied même de l'ancien phare, qu'on découronna rapidement de son appareil éclairant, tout ce qu'on en pouvait utiliser, et qu'on abandonna au sort inévitable.
L'océan, d'ailleurs, continue sur cette côte ses ravages, et c'est à grands frais que les viticulteurs du vignoble fameux qui avoisine la côte le protègent contre les assauts des lames. Rapidement, dans les endroits où rien ne s'oppose à son action, le flot ronge et emporte la dune. Il faut espérer que sa fureur n'ira pas jusqu'à menacer le phare neuf, le remplaçant de la tour écroulée l'autre semaine.

 

Le phare actuel a donc été mis en service en 1905, après deux années de travaux, pour remplacer l'ancien qui s'est ensuite effondré en mai 1907. Le phare de la Coubre est un des phares les plus puissants de France, avec une portée de 80 kilomètres. Au pied de la tour haute de 60 mètres, des projecteurs puissants ont été placés. Leur finalité n'est certainement pas d'illuminer l'ensemble, mais d'éloigner les oiseaux et d'éviter ainsi qu'ils viennent éblouis, s'écraser contre la tour.  

Le feu blanc est composé de deux éclats / dix secondes.

La visite du phare est possible et le panorama, après avoir monté les 300 marches est superbe. Les conditions de visite sont les suivantes :

Heures d'ouverture :
2 avril au 14 juin de 13h30 à 18h sauf le mardi
15 juin au 14 septembre de 11h à 13h et 14h à 19h30
15 septembre au 30 septembre de 13h30 à 18h sauf le mardi
22 octobre au 2 novembre de 13h30 à 17h30 sauf le mardi
Visites Groupes sur RDV

Tarifs
Adulte  2€ - Enfant  1€ (5 à 12 ans)
Groupe + de 10 personnes et famille minimum 3 enfants de - de 18 ans
Adulte 1,5€ enfant 0,80€
Tel phare 05 46 06 26 42

Ronce les Bains est un lieu de séjour très agréable, que je recommande. Paradoxalement, je viens de m'apercevoir que cet endroit où j'ai passé de nombreuses vacances est celui le moins représenté sur Phareland. Promis, je vais réparer cette erreur ! En attendant voici quelques photos, tout de même ...

 Et puis, s'il existe dans les lecteurs de cette lettre, des personnes qui pourraient me situer le phare voisin, celui de la Palmyre, je suis preneur. Car au pied du phare, ou à l'office du tourisme, je n'ai pu avoir l'information 

 

 

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