LE PHARE .....
La Teignouse vient de la teigneuse. Dans cette région
située entre la presqu'île de Quiberon et la chaussée du Béniguet, les noms
de roches sont nombreux et variés, mais rappellent à nos souvenirs des
tragédies maritimes. Ici , c'est la méchante, là la sournoise, ou encore la
chienne .. C'est dire l'hospitalité de l'endroit. Pour preuve, dans le sillage
du phare de la Teignouse, on enregistra en 1898, le naufrage du cuirassé Hoche.
Mais c'est surtout le 26 août 1922, date à laquelle le cuirassé la France
coule, qui soulève un véritable tolet : aucune
faute de navigation n'étant relevée, c'est la signalisation maritime qui est
remise en cause. Un second feu épaulera la Teignouse en 1926.
La construction du phare de la Teignouse a débuté en 1843, et c'est en 1845
que l'allumage du feu fixe provisoire marquera la première exploitation de ce
phare. Il est situé sur le rocher du même nom et à l'est de la chaussée et
au nord du passage de la Teignouse. Le 1er mai 1892, un feu scintillant à
éclats rouges est mis en place, et son optique est alors la première au monde
à flotter sur une cuve de mercure. Ce n'est que le 20 septembre 1904 qu'un
optique et qu'un éclairage dignes de ce nom équiperont ce bâtiment. En 1925,
la puissance du phare est augmentée et en janvier 1927 est installé un
éclairage à acétylène. 1928 marque le remplacement total du système de
rotation. L'intérieur est froid et humide, et son habitacle était des plus
inconfortable. La principale raison à cette situation était la cause d'une
conception discutable dès le début. Le phare de la Teignouse fait partie de
ces phares qui ont souffert de la seconde guerre mondiale. Sa restauration sera
indispensable à la fin de ce conflit. En 1970, le phare est alimenté grâce à
une éolienne, c'est le début de l'autonomie. Cette dernière sera entièrement
affirmée par l'automatisation de la Teignouse le 19 juillet 1983, et en
remplaçant sa lanterne par un aérogénérateur. C'était il y a 22 ans ... Sa
double tour cylindrique, en maçonnerie lisse, est d'une hauteur de 20,05
mètres et l'optique domine la mer de 23,25 mètres. Les logements des gardiens
se situent dans le soubassement. Son éclairage est un éclat blanc et
rouge à éclats toutes les 4 secondes, pour une portée de 14,5 miles.
YVES ....
J'ai connu Yves comme la majorité d'entre vous,
virtuellement.
Il m'a fait l'amitié de m'adresser un premier email :
Alain,
Je suis agréablement surpris de votre réponse et je vous en remercie. Votre hobby doit réjouir bien
du monde. Je ne connais pas le Guide des Phares, aussi vais-je me le procurer. J'ai un catamaran
"Cool Cat 26" et navigue en Bretagne Sud principalement, puisqu'il se trouve basé
à La Trinité sur Mer. Aussi je connais beaucoup de phares pour les avoir visités et je suis toujours avide
d'en savoir plus.
La durée de construction des Birvideaux, je la connaissais, mais lorsqu'on le fait savoir, personne ne
veut le croire...
Si vous naviguez, bonne navigation, si vous passez à La Trinité faites signe.
Bien cordialement.
Yves
Un email en appelle un autre, puis un autre. C'est ainsi qu'Yves me propose
d'embarquer sur son bateau, direction la Teigouse... :
Cher Alain,
Dès votre séjour à Erdeven, prenez contact par téléphone, je serai très heureux de vous
rencontrer.
Puis comme nous le disons : "Weather permitting", je vous ferai voir les phares : La Teignouse (7
Mn) et Les Cardinaux (18 Mn)
Yves
Rendez- vous est donc pris, ce sera le mercredi 20 juillet 2005 ...
L'EXCURSION
L'homme est ponctuel, et la petite équipe est prête pour
partir à l'assaut du phare de la Teignouse. Petite équipe, car en plus de
votre serviteur, Yves accepte d'embarquer mes deux filles, Lauriane et Anaëlle.
Lesquelles ont gardé de cet après-midi un souvenir fabuleux, qui ne
s'estompera pas de si tôt. Certes en ce 20 juillet, la météo ne nous réserve
pas un accueil exceptionnel, et le vent est bien présent. Cela ne nous empêche
en aucun cas de partir du port de la Trinité sur Mer à bord du Cool Cat. Pour
rejoindre l'embarcation, un petit bateau à moteur nous facilite l'approche, et
c'est pas plus mal comme cela, attendu que celle-ci se trouve éloignée de
l'ensemble des navires. Yves nous explique qu'ainsi, il est indépendant et peut
partir quand bon lui semble. Après une préparation minutieuse, et des
commentaires l'accompagnant, le départ est donné. Hélas, nous n'avons pas
correctement préparé ce voyage et nos vêtements sont peu adaptés, c'est peu
dire, pour affronter les vagues occasionnées. Yves prend soin de ne pas laisser
le Cool Cat naviguer à pleine puissance, ayant pitié de nous. Cela ne nous
empêchera pas d'être trempés, mais cela restera au final anecdotique.... Nous
nous éloignons des côtes de la Trinité sur mer. Yves se fait guide,
commentant les superbes découpes du continent. Puis, le bateau file à travers
l'océan. Notre navigateur s'affaire, le vent ne simplifiant pas les choses. Le Cool Cat
est conçu, nous explique-t-il, pour qu'il soit pilotable à une
personne, et tous les éléments de navigation sont à portée de main. Je le
sens fier de son bateau, et je le comprends. C'est que nous sommes sur un navire
qui n'existe qu'en deux exemplaires seulement. Yves nous explique comment il a eu
le coup de foudre pour le Cool Cat, comment il l'a ramené d'Angleterre. Bientôt
la Teignouse se dresse à l'horizon. Yves en profite pour nous relater des
souvenirs sur l'endroit. Il me fait rêver en m'expliquant que, beaucoup plus
jeune, il venait pêcher dans les environs. Il me décrit les gardiens du phare
saluant de la main ces pêcheurs. On approche du phare, et Yves tente de
stabiliser le bateau, sans prendre trop de risques. Pour ce faire, il me confie
la tenue du gouvernail, l'inconscient !!! Il peste contre des plongeurs qui
n'ont rien à faire dans le canal de navigation. Moi je suis tout à mon
bonheur. L'appareil reflex enchaîne les prises de vue, cela tangue et, à n'en
pas douter, nombreux seront les déchets. Heureusement, je travaille sur support
diapos, moins onéreux au développement. Comme lors du tour de l'Ile
d'Ouessant, je laisse aux filles le soin de mitrailler avec l'appareil
numérique. La provision de photos terminées, nous retournons vers la Trinité.
Durant notre voyage, bien sûr, les phares sont présents, tout comme les
balises. Yves expliquant aux filles, et aussi au père, l'utilisation des
balises en approche du port. Il nous initie aussi aux termes de navigation, ce
qui, encore aujourd'hui, est resté dans la mémoire des filles. Hélas, tout a
une fin. Même cette fabuleuse promenade. Pour stationner, il faut ranger
les voiles. Yves embauche les filles. Ce n'est pour elles qu'un plaisir. Enfin,
Yves nous restitue entiers qui à la mère, qui à la femme ...
Il n'est pas dans mes habitudes de parler dans la lettre de Phareland de ma
famille, et de moi. Si j'ai fait exception cette fois-ci, c'est tout simplement
parce qu'un salut du coeur à l'encontre d'Yves, de sa disponibilité, m'a
semblé trouver sa place ici.
Merci encore pour ça, Yves !
Yves est le trésorier de la Transquadra ... Un peu de pub pour cette course .... Alors allez voir le site !
L'excursion vue par Lauriane ...
Où s’arrête la passion ?
Afin
d’avoir des photos de la Teignouse (56), l’auteur de ce site n’a pas hésité
à se mouiller, lui et ses proches.
L’expédition
n’aurait pas vu le jour sans la contribution plus qu’importante de Yves Le
Bihan. Le catamaran sur lequel nous avons navigués est un prototype. Ayant le
mal de mer, je m’attendais plus à un bateau à moteur, sur lequel le roulis
des vagues n’aurait pas été trop fort. De plus, pour accéder au catamaran,
il nous a fallu prendre un zodiac. On pouvait voir le bateau de loin, il était
jaune. Un seul autre Cool Cat existe dans le monde, en Angleterre. Passionné
par la mer, Yves Le Bihan nous a fait découvrir le maniement d’un bateau à
voile : border (tirer sur l'écoute),
étarquer (tirer la drisse) choquer (la lâcher) ; la taud (la bâche
pour la voile afin que le soleil ne l’abîme pas)…
Bref,
trois heures en pleine mer ne suffisent pas pour être un mousse émérite.
Habillés
plus pour le vent qu’en prévision d’arrosage,
les Parisiens ont débarqués.
Le soleil brillait mais le
vent soufflait (heureusement car sans vent et avec un bateau à voile...) La
coque fendait la mer et, bien évidemment, nous nous sommes pris toute l’eau.
Aux abords du phare,
une équipe de plongée s’exerçait.
D’après les
explications de notre guide, la Teignouse marque la séparation entre la baie de
Quiberon et l'Océan...
. D’ailleurs, une fois passé le phare, le
roulis est quelque peu plus important. Le navigateur nous a raconté comment,
quand il naviguait avec son père, il venait dire bonjour aux gardiens du phare.
Et c’est avec nostalgie qu’il nous parle de la lumière qu’il percevait
venant du large, faisceau repère et souvenir.
Pour revenir sur la
terre ferme, le soleil nous a un peu séchés et la vitesse était réduite car
nous aurions été sinon transformés en éponge (même si aucun de nous ne
s’appelle Bob).
Et même si nous étions
allés voir une épave ou un simple rocher, cela nous aurait quand même enchanté
car la traversée vaut bien d’être trempés une douzaine de fois et on
regrette, en prenant un simple bateau de croisière, qu’il y ait un moteur et
non des voiles dont il faut s’occuper car voir un marin s’affairer autour de
ses voiles c’est comme quelqu’un qui aurait la charge d’un bébé qu’il
faudrait sans cesse surveiller et remettre dans la bonne direction.
LES PHOTOS
En avant première, vous trouverez ici les photos du phare de la Teignouse, bientôt en ligne sur le site de Phareland. Par contre les photos de la croisière resteront uniquement disponible pour les lecteurs de la lettre, ce qui n'est pas plus mal ...
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