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18H30 et des poussières. Les derniers visiteurs du phare d’Eckmühl sortent de la prestigieuse tour. Des images plein les yeux, en n’en pas douter, suprême récompense des efforts fait pour monter au pied de la lanterne. Le phare, une fois la porte fermée, retrouve sa tranquillité. Et sa solitude puisque, comme ses semblables, il n’est plus depuis longtemps gardienné. Juste surveillé. Mais aujourd’hui nous sommes mardi. Et les mardis d’été, le phare connait une seconde vie. En effet, il est possible de l’admirer dans ses habits de lumières. Là où il prend toute son importance, toute son utilité évidente.
Mais peu nombreux sont ceux qui pourront communier avec lui en une balade nocturne. J’ai donc eu la chance de pouvoir vivre ces instants uniques et formidables. Et même si la pluie nous a fait redouter jusqu’au bout un éventuel report, la visite a finalement eu lieu. Certes la vue là-haut n’était pas de plus dégagée. Il n’empêche que nous sommes repartis tout de même avec plein d’étoiles dans les yeux. C’est ce que je me propose maintenant de partager virtuellement et numériquement avec vous. Je vous emmène…
Si le phare compte par an 60000 visiteurs, seules 60 personnes peuvent chaque semaine se joindre à la visite de nuit. Trois groupes de 20. Pas plus. Visite possible du premier mardi de juillet au dernier mardi du mois d’août. Trois horaires vous sont proposés : 21h30, 22h15 et 23h00. Mais réservation obligatoire au vieux phare. Pour ma part, j’ai opté pour la dernière visite, pour être au plus près du cœur de la nuit.
Le RDV est donné à l’arrière du phare, à quelques mètres du canot de sauvetage Papa Poydenot qui dort tranquillement en l’attente du rassemblement des vieux gréements à Kérity dont il sera une des vedettes. Nous revoilà revenu en classe, car l’appel est fait. Il y a des retardataires, mais ce sont les vacances. Pour accéder au phare, la prudence est de mise car il n’est pas question ici de se prendre les pieds dans les chaines qui sont au sol.
Le nombre de visiteurs a été arrêté par les phares et balises, tout comme l’obligation de munir 1 visiteur sur 5 d’une lampe de poche. Cela fait un peu Club des 5 et rajoute un peu de charme à l’ambiance nocturne.
C’est parti pour les 290 marches. Nous sommes tous à la queue leu leu derrière notre guide, Alexandra. Des haltes sont effectuées pour nous permettre de souffler d’une part, mais surtout pour écouter de précieuses explications. J’ai pour ma part préféré rester en arrière, plus facile pour prendre quelques photos.
Arrivés tout en haut, le vent et l’humidité nous attendent. La vue n’est pas assez dégagée pour nous permettre d’admirer les alentours. Pourtant, côté mer, ils sont bien là les Baie d’Audierne, Guilvinec et autres Glénans. Enveloppés dans un drap de pluie légère, ils ne se livreront pas à nous ce soir. Coté terre, les lumières urbaines teintes en orange le paysage. Et la vue sans être transparente, est tout de même plus lisible.
Le petit groupe de visiteurs se réfugient ensuite dans la chambre d’honneur. Tout juste assez grande pour tous nous accueillir. Alexandra nous donne des précisions complémentaires sur Eckmühl bien sûr, mais sur bien d’autres phares. Anecdotes bien documentées, notre guide manipule la matière avec un charme qui n’a d’égal que sa connaissance du sujet. Elle nous explique pourquoi les 17 dernières marches qui mènent à la lanterne ne sont pas accessibles au public. De nuit pour la lumière mais tout le temps pour des raisons de sécurité. Ne serait-ce que la présence du mercure dans la pièce. L’ensemble de l’exposé se fait sous l’œil bienveillant du Prince d’Eckmühl, enfin de sa statue.
La grande majorité des visiteurs ne découvre pas le phare, l’ayant déjà gravi la journée. Mais tout le monde en descendant est convaincu d’une chose : la nuit tout cet environnement est tout autre. Et nous sommes dans un phare classé dans la catégorie des paradis. Je me plais à imaginer ce décor de sentinelles en pleine mer, en « enfer » selon l’expression consacrée. Même si la légère dépression est somme toute très éloignée des tempêtes océanes que subissent ces tours en pleine mer tel Armen ou Kéréon. Il nous est donné un aperçu de cette vie si étrange que celle d’un gardien.
Arrivé en bas, le groupe a du mal à se séparer. Non pas par peur de la pluie, toujours légère. Mais pour prolonger le moment, comme pour mieux le savourer. Et pour poser d’ultimes questions. Puis l’ultime moment arrive, c’est la séparation. La porte du phare se referme, pour une nuit un peu plus courte que d’habitude. Demain, si la météo le veut bien, d’autres visiteurs s’ébahiront devant la magnificence de la tour et patienteront le temps de l’ascension pour apprécier la beauté d’un panorama unique. Mais de jour cette fois-ci.
Découvrez maintenant en photos la visite du phare. |
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