LE PHARE MODERNE

Les diverses ondes qu'il émet permettent au navigateur
de se diriger par tous les temps.

 

Article paru dans la Science et la Vie numéro 129 - parution mars 1928

Le monde extérieur se révèle à nous par les ondes. Sans elles, nous serions plongés dans une nuit et un silence absolus. Les physiciens, en créant et en perfectionnant des appareils spéciaux, nous permettent maintenant de percevoir les ondes invisibles et inaudibles de la T. S. F., multipliant, pour ainsi dire, nos sens. Il était donc naturel que l'on cherchât à utiliser les dernières découvertes scientifiques, pour perfectionner les signaux destinés à renseigner ceux qui ne peuvent se mettre en liaison directe avec la terre, et, en particulier, les navigateurs.

Comme le montre clairement le dessin ci-dessous, un phare moderne n'est plus seulement constitué par une lanterne émettant des signaux lumineux spéciaux, permettant aux navigateurs de le repérer aisément par temps clair, mais dont l'efficacité devient rapidement illusoire par temps de brume ; c'est, en outre, un phare sonore (cloche, sirène de brume, canon) qui permet à l'oreille du marin assez rapproché de repérer sa direction.

Les ondes hertziennes, qui se jouent de la brume, et qui, grâce aux propriétés directrices du cadre récepteur, peuvent faire repérer l'émetteur, devaient, naturellement, être utilisées.

Enfin, les ultra-sons  qui « passent » par tous les temps, même pendant les orages électriques, complètent la signalisation.

La combinaison de la T. S. F. et des ondes ultra-sonores permet, d'ailleurs, au navigateur de calculer la distance à laquelle il se trouve du phare. Les signaux de T. S. F. et d'ultra-sons étant émis par le phare à intervalles réguliers et en même temps, le marin n'a qu'à chronométrer le temps qui s'écoule entre la réception de l'onde hertzienne (dont la propagation est quasi instantanée) et de l'onde ultra-sonore, dont la vitesse de propagation est de 1.500 mètres par seconde. Si cet intervalle est de deux secondes; la distance du phare sera de :

2 x 1.500 m=3.000 mètres.

Le phare est donc repéré en direction, grâce aux propriétés des cadres récepteurs, et en distance, par ce simple calcul.

C'est ainsi que, grâce à cette application des progrès de la physique, la sécurité et la rapidité des transports maritimes, entre Douvres et Calais, ont été considérablement accrues.